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Les obligations de contrôle de la Commission résultant de l’application de la règle de minimis : L’arrêt « Pollmeier » du 17/03/2015

Par François Gagnaire, consultant Aides d'Etat Conseil.
RÉSUMÉ : Lorsqu’elle considère qu’une mesure d’aide peut bénéficier de la règle de minimis, la Commission se doit d’effectuer les vérifications nécessaires à cette conclusion. A fortiori, si l’aide en question n’est pas une subvention (prime de garantie), il incombe à la Commission d’en vérifier le montant exact sur le fondement de sa communication de référence (communication de 2000 relative au calcul de l’équivalent subvention contenu dans une garantie) avant d’en inférer de sa possible exemption au titre de la règle de minimis. Faute de vérification, la Commission viole ses propres règles de contrôle et risque l’annulation de sa décision incomplète et non étayée.

La compensation de désavantages structurels inhérents à la privatisation d’une entreprise publique est une aide d’Etat : l’arrêt Orange du 26 février 2015

Par François Gagnaire, consultant Aides d'Etat Conseil.
RÉSUMÉ : Toutes les mesures qui visent à compenser les désavantages structurels de certaines entreprises par rapport à leurs concurrentes sur le marché unique sont des aides d’Etat. En l'espèce, le changement de statut de France Telecom qui aboutit à transmettre la charge plus élevée des pensions de retraites des fonctionnaires de l’entreprise publique à l’entreprise privée ne saurait être partiellement compensé par l’Etat sans qu'il y ait aide d’Etat.

Sélectivité d’une mesure fiscale : l’arrêt électricité verte en Autriche du 11 décembre 2014.

Par François Gagnaire, consultant Aides d'Etat Conseil.
RÉSUMÉ : Les Etats ont toute liberté pour prendre des mesures favorables à la production et à la consommation d’électricité verte. Cette liberté est cependant contrainte lorsque les mesures tarifaires prises favorisent certaines entreprises pourtant placées dans une situation factuelle et juridique identique à celle des autres entreprises face à la taxe. Ces tarifs discriminatoires porteurs d’aides d’Etat ne sont justifiés ni par l’économie, ni par la nature du système de tarification en cause. En l’espèce le tarif avantageux d’achat de l’électricité verte est sans rapport avec l’objectif de la loi sur l’électricité verte qui n’est pas de favoriser certaines entreprises dans la compétition internationale en réduisant artificiellement leurs charges énergétiques mais de favoriser l’électricité verte. La disposition en cause n’est donc pas justifiée par la nature (la finalité) du système fiscale mise en place et s’apparente donc à une aide d’Etat.

L’avantage sélectif conféré par une mesure n’est pas toujours là où on le croit : l’arrêt Grèce c/ Com du 11/09/14.

Par François Gagnaire, consultant Aides d'Etat Conseil.
RÉSUMÉ : La condition de transmission d’un avantage sélectif exigée par la définition de l’aide d’Etat n’est pas remplie dans l’hypothèse où, seule la différence de prélèvement en valeur absolue est mise en avant par la Commission, nonobstant le fait que chaque contribuable reverse un pourcentage identique de ses recettes à l’Etat. La démonstration de la transmission d’un avantage sélectif aurait dû porter sur la cause de cette différence (justification ou non de droits d’entrée différents) et non sur ses conséquences (prélèvements différents en valeur absolue) découlant pourtant d’un taux d’imposition unique et donc a priori non discriminatoire.

La règle de minimis ? C’est quoi ?

Par François Gagnaire, consultant Aides d'Etat Conseil.
RÉSUMÉ : Les aides de minimis ne sont pas des aides d'Etat. Il n'en demeure pas moins quelles doivent être comptabilisées lors des calculs de cumuls d'aides. La règle de minimis est à l'origine un pis-aller permettant à la Commission de se débarrasser de l'examen d'aides de moindre importance en leur ôtant le caractère d'aide d'Etat pour cause de non affectation de la concurrence et des échanges. Cette facilité reprise par les Etats et leurs collectivités territoriales a des conséquences potentiellement néfastes pour les entreprises bénéficiaires. On pourrait en quelque sorte dire que trop de de minimis tue le de minimis et limite considérablement le potentiel d'intervention des Etats auprès d'entreprises qui en ont parfois réellement besoin... Il est donc temps de revoir les bases juridiques de minimis de nombreux régimes d'aides.

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