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Méthode de détermination de l’avantage sélectif compris dans une mesure fiscale : L’arrêt World Duty Free du 21/12/2016

Par François Gagnaire, consultant Aides d'Etat Conseil.
RÉSUMÉ : Par cet arrêt, la Cour rappelle au Tribunal que la sélectivité d’une mesure fiscale (sa sélectivité en tant qu’aide) repose d’abord sur la détermination d’un régime fiscal de référence. En l’espèce, l’impôt sur les sociétés. Une fois ce régime fiscal de référence défini, il faut examiner si la mesure en cause lui est ou on dérogatoire. Cette dérogation tient ici au fait que certaines entreprises bénéficient de l’avantage en cause et d’autres pas (sélectivité prima facie). Il faut enfin vérifier si cette dérogation se justifie par la nature ou l’économie du système de référence. Par exemple, une imposition minorée pourrait être justifiée par la taille de l’entreprise concernée ou la nature de sa production. En l’occurrence cette sélectivité fait défaut car les entreprises espagnoles prenant une participation dans une entreprise étrangère sont dans une situation juridique et factuelle comparable à celle des entreprises espagnoles prenant une participation dans une autre entreprise espagnole, et ce, au regard de l’objectif poursuivi par le régime fiscal de référence. La mesure dérogatoire ne se justifie donc pas par la nature ou l’économie du système de référence. En exigeant de surcroît que la Commission identifie certaines caractéristiques propres et spécifiques communes aux entreprises bénéficiaires de l’avantage fiscal permettant de les distinguer de celles qui en sont exclues (par exemple des entreprises présentes à l’internationale ou pas), le Tribunal introduit une exigence supplémentaire de double sélectivité que la jurisprudence de la Cour n’exige pas et qu’elle censure.

Je vous le répète, mon entreprise n’est pas en difficulté !! l’arrêt  Nerea du 6 juillet 2017.

Par François Gagnaire, consultant Aides d'Etat Conseil.
RÉSUMÉ : Ma petite entreprise peut connaître la crise. Rabougrie elle exhibe des trésors de difficultés avec des intérêts gratinés. Hier adulée et aidée, elle est aujourd’hui reniée. Sera-t-elle sauvée ? Dans cette affaire préjudicielle, la Cour apporte deux précisions sur la notion d’entreprise en difficulté. L’entreprise Nerea bénéficie d’une aide. Elle touche les premiers 50% et demande le solde. Un mois après cette demande de solde, Nerea se déclare en difficulté (demande de concordat). Les entreprises en difficulté étant exclues du bénéfice de l’aide, l’organisme public qui l’a allouée en demande la révocation. Après avoir estimé que l’état de difficulté de l’entreprise pouvait aussi bien ressortir d’une procédure collective à son encontre que d’une initiative légale de l’entreprise elle-même, la Cour va juger que cet état de fait ne saurait être utilisé rétroactivement (précision rationae temporis) pour révoquer une aide alors que la situation de l’entreprise était « saine » au moment de sa demande.

Définition des PME : personnes physiques, entreprises liées et entités économiques uniques : l’ordonnance Bericap du 11 mai 2017.

Par François Gagnaire, consultant Aides d'Etat Conseil.
RÉSUMÉ : Dans cette affaire, la qualité de PME d’une entreprise est contestée et rejetée du fait de l’appartenance de l’entreprise à un groupe géré par des personnes physiques d’une même famille. L’arrêt fournit une excellente illustration de ce qu’il faut entendre par une entité économique unique (regroupant des entreprises liées) telle que définie dans l’annexe I du RGEC 2008 et le rôle que jouent les personnes physiques « agissant de concert » dans cette qualification.

Absence de transfert de ressources publiques, caractère non discriminatoire et donc non sélectif d’une mesure : l’arrêt Taxi londonien du 14/01/2015.

Par François Gagnaire, consultant Aides d'Etat Conseil.
RÉSUMÉ : Le fait pour les autorités d’autoriser certaines entreprises à utiliser certaines voies de circulation qui ne sont pas accessibles à d’autres n’est pas constitutif d’une aide d’Etat au profit des premières. En effet, cette autorisation n’engage pas de transfert de ressources publiques au profit de ses bénéficiaires. De plus, la mesure n’est pas discriminatoire car les taxis londoniens ne se trouvent pas dans une situation factuelle et juridique comparable aux VTC. La mesure n’est donc pas non plus sélective.

Application contestable du critère du vendeur privé dans le cadre des appels d’offres : la décision Vodafone/Islande du 16 mars 2016.

Par François Gagnaire, consultant Aides d'Etat Conseil.
RÉSUMÉ : Dans le contexte de l’utilisation du critère du vendeur privé en économie de marché, les règlements de la Commission européenne imputaient jusqu’à présent une présomption forte d’absence d’aide dans une transaction (vente ou location d’un bien) lorsque cette dernière s’était réalisée via un appel d’offres ouvert et transparent. Dans cette décision Vodafone, cette présomption est rétrogradée au rang de présomption simple et ce, sur le fondement d’une logique contestable et contreproductive.

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