Nos publications juridiques

ToutArticles juridiquesCommentaires de décisions et arrêts
Appel d’offres et présomption d’absence d’aide d’Etat, le divorce est prononcé : le pourvoi SERNAM du 7 mars 2018.

Par François Gagnaire, consultant Aides d'Etat Conseil.
RÉSUMÉ : Outre le fait qu’il confirme les solutions retenues dans l’arrêt SERNAM du 17/12/2015, le pourvoi SERNAM met en évidence le fait que lorsque l’Etat (vendeur privé) utilise un appel d’offres (ci-après AO) comprenant des obligations de puissance publique, la présomption d’absence d’aide imputable à l’AO tombe. L’acquisition ou la vente d’un bien ou d’un service ne sont alors plus présumées réalisées aux conditions du marché et donc exemptes d’aides d’Etat. En principe, le recours à un AO ouvert et transparent écarte l’application du critère de l’opérateur privé (versus vendeur privé) au profit d’une présomption d’absence d’aide. Cela n’est pas le cas lorsque l’AO comporte des obligations de puissance publique (l’appel d’offre n’est plus inconditionnel). Il faut alors utiliser le critère du vendeur privé et en vérifier l’applicabilité et l’application. A cette fin, la Cour s’appuie sur le distinguo peu convaincant entre conditions d’applicabilité du critère de l’investisseur privé et conditions d’application du critère dont il découlerait qu’une intervention de l’Etat puissance publique ne pourrait se voir appliquer le critère.

Application abusive d’une aide à une entreprise en difficulté et rejet du critère de l’investisseur privé : Arrêt Sernam du 17/12/2015.

Par François Gagnaire, consultant Aides d'Etat Conseil.
RÉSUMÉ : RÉSUMÉ : Lorsqu’une décision de la Commission autorise une aide à la restructuration d’une entreprise en contrepartie notamment de cessions d’actifs, les Etats doivent s’en tenir à ces cessions. Ils ne sont plus autorisés à accorder d’autres aides et ne peuvent, a fortiori, en aucun cas appliquer à ces aides additionnelles le critère de l’opérateur privé où l’un de ses dérivés (scénario contrefactuel) En effet, les Etats n’ont alors plus aucune marge de manœuvre pour exécuter la décision de la Commission qui peut leur imposer des contreparties allant à l’encontre de leurs intérêts d’actionnaires privés. Dans ce contexte, l’Etat n’agit plus en tant qu’actionnaire disposant de marges de manœuvre mais en tant que puissance publique appliquant une décision de justice. L’Etat n’a alors plus les moyens d’utiliser ses expositions antérieures condamnées comme base à la projection ou référentiel à l’octroi de nouvelles aides ou d’aides additionnelles (analyse contrefactuelle de type 1 ou 2).

Fusion Alstom/ Siemens : Le « relevant market » doit dépasser le paradigme européen et devenir mondial !

Par François GAGNAIRE, Consultant Aides d’Etat Conseil La Commission européenne tarde à donner son feu vert à la fusion du français Alstom Transport (fabriquant des rames TGV) et de Siemens (fabriquant des trains à grande vitesse ICE). Elle a jusqu’au 18 février le faire et devrait très probablement, selon les augures, se prononcer négativement au...

L’équivalent subvention et la transparence d’une aide ? C’est quoi ?

Par François Gagnaire, consultant Aides d'Etat Conseil.
RÉSUMÉ : Le calcul de l’équivalent subvention (ci-après ES) d’une aide consiste, comme son nom l’indique à traduire une aide qui n’en serait pas une en subvention. Par exemple, calculer l’ES d’une garantie reposant sur une prime refuge inférieure au taux moyen du marché, aboutit à transformer ce rabais en montant exprimé en euro et donc en ES. L’ES permet ainsi de rendre transparente une mesure d’aide initialement non transparente, à savoir une mesure dont on peut chiffrer a priori le montant précis en euros. Les aides qui ne sont pas transparentes (dont l’ES n’est pas calculable) sont, en principe, des aides incompatibles. Le calcul de l’ES d’une aide a ainsi un objectif juridique immédiat et directement lié à la question de la transparence. En effet, tous les régimes d’aides, y compris la règle de minimis, reposent sur des plafonds d’aides exprimés en valeur absolue (seuils de notification ou plafond de minimis) ou des taux d’intensité maximum d’aides exprimés en pourcentage. Dans ce contexte, le calcul de l’ES de l’aide (lorsqu’il est possible) est une étape nécessaire et incontournable afin de permettre la vérification de la compatibilité des mesures d’aides initialement non transparentes avec les divers règlements thématiques régissant le droit des aides d’Etat.

Les conditions de mise en œuvre du critère du vendeur privé : l’arrêt SJB du 30 juin 2015.

Par François Gagnaire, consultant Aides d'Etat Conseil.
RÉSUMÉ : Lorsque l’Etat (au sens large) agit visiblement en tant que puissance publique et non en tant qu’opérateur privé, la Commission ne doit pas en tenir compte dans la détermination de l’existence d’une aide. Les effets de la mesure priment sur sa finalité avérée ou affichée. Aux fins de la démonstration des effets de la mesure et de sa qualification, le cas échéant, en tant qu’aide d’Etat, la Commission doit utiliser le critère de l’opérateur privé. Lorsqu’elle utilise le critère du vendeur privé déclinaison du critère de l’opérateur privé, la Commission se doit d’apporter toutes les preuves économiques et juridiques à l’appui de ses conclusions. En l’espèce, le champ d’application de l’une des clauses du contrat est ambigüe et la Commission ne prend pas la peine de mettre en évidence et comparer les conséquences découlant des différentes hypothèses qu’elle engendre. La Commission n’effectue pas non plus le calcul des pertes résultant d’un abandon d’une partie du projet pour l’ensemble du projet. Sa décision est donc annulée.

https://www.aidesdetat.fr/wp-content/uploads/2022/05/logo-aides-etat-conseil-b-512.png
5, rue du Capitaine Dumont 02100 Saint-Quentin
contact@aides-etat-conseil.com